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vendredi 20 novembre 2015

Les passantes - Pour Loraine

"Je veux dédier ce poème A toutes les femmes qu’on aime Pendant quelques instants secrets, A celles qu’on connaît à peine, Qu’un destin différent entraîne Et qu’on ne retrouve jamais. A celle qu’on voit apparaître Une seconde, à sa fenêtre Et qui, preste, s’évanouit, Mais dont la svelte silhouette Est si gracieuse et fluette Qu’on en demeure épanoui. A la compagne de voyage Dont les yeux, charmant paysage Font paraître court le chemin ; Qu’on est seul peut-être à comprendre, Et qu’on laisse pourtant descendre Sans avoir effleuré la main. A celles qui sont déjà prises Et qui vivant des heures grises Près d’un être trop différent, Vous ont, inutile folie Laissé voir la mélancolie D’un avenir désespérant. Chères images aperçues Espérances d’un jour déçues Vous serez dans l’oubli demain ; Pour peu que le bonheur survienne, Il est rare qu’on se souvienne Des épisodes du chemin Mais si l’on a manqué sa vie On songe avec un peu d’envie A tous ces bonheurs entrevus, Aux baisers qu’on n’osa pas prendre, Aux coeurs qui doivent vous attendre, Aux yeux qu’on n’a jamais revus. Alors, aux soirs de lassitude, Tout en peuplant sa solitude Des fantômes du souvenir, On pleure les lèvres absentes De toutes ces belles passantes Que l’on n’a pas su retenir. A la fine et souple valseuse Qui vous sembla triste et nerveuse Par une nuit de carnaval Qui voulut rester inconnue Et qui n’est jamais revenue Tournoyer dans un autre bal.''

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